Les Carnets de Magellan

Persépolis, joyau de la Perse antique

, 20 avril 2018


Située dans la province de Fars, à 60 km à l’est de Chiraz, la cité de Persépolis est l’œuvre du roi Darius Ier (522 – 485 av. J.C.). Cette ville, il l’a souhaitée au cœur de son empire, afin d’asseoir son pouvoir et sa légitimité. En Perse, la royauté s’exerce selon un mandat divin. Persépolis, à l’instar de Suse, sont donc des cités sacrées.

Longtemps, les archéologues ont pensé que la ville de Darius n’avait qu’un rôle de représentation, et qu’elle n’était destinée qu’à faire briller l’empire durant les fêtes de Nowruz (Nouvel An). Mais de récentes fouilles ont démontré qu’elle était avant tout une capitale administrative avec un important rôle économique, habitée toute l’année.

Les principaux édifices sont construits sur une imposante terrasse en pierres de taille, adossée à la montagne et face à la plaine. Jadis, ils étaient entourés d’une enceinte en brique, aujourd’hui disparue.

On accède à l’entrée de la ville par un double escalier monumental, puis on est accueilli par la majestueuse Porte des Nations, ornée de deux taureaux ailés à tête humaine. Leurs socles, longtemps enfouis sous la terre, ont conservé leurs fresques décoratives.
Il faut toutefois imaginer qu’à l’époque, celles-ci étaient peintes et ornées de pierres précieuses.

En passant la porte, on découvre une allée ponctuée de niches dans lesquelles devaient se trouver des gardes. Des colonnes suggèrent le plafond en bois jadis existant.

Un peu plus loin se trouve l’un des espaces les plus impressionnants, annoncé par deux imposants taureaux : il s’agit de la salle aux cent colonnes, dont on devine aisément les proportions gigantesques grâce aux socles des colonnes encore présents. Imaginez, une salle de 4800m², avec 10 rangées de 10 colonnes et des murs en briques décorés de tentures colorées… de quoi impressionner les visiteurs venus saluer le roi.

Le principal édifice de Persépolis est juste à côté : il s’agit de l’Apadana, la salle du trône. Commencée sous le règne de Darius Ier, elle fut achevée par son fils, Xerxès Ier. On y accède en empruntant un escalier entièrement sculpté, dont les décors saisissants de détails nous sont magistralement parvenus.

On y voit les délégués des 23 peuples soumis au roi achéménide, habillés en vêtements traditionnels, apporter des offrandes à leur souverain,. Ils sont suivis de guerriers perses, de dignitaires et de serviteurs.

Au sud de l’Apadana se tenaient les appartements privés des rois. Le site comptait à l’époque plusieurs palais dont il reste peu de choses. Le mieux conservé est incontestablement le palais de Darius Ier.
Si l’on emprunte le petit chemin qui serpente vers la montagne, on atteint un promontoire qui surplombe la cité royale. Là, le visiteur profite d’une vue imprenable sur Persépolis.

C’est ici que deux souverains, Artaxerxès II et Artaxerxès III ont fait creuser leur tombeau, sur le modèle de ceux de leurs ancêtres situés non loin de là, sur le site de Naqsh E Rostam.

C’est l’arrivée d’Alexandre le Grand en 331 av.J.C qui sonna le glas de la cité royale. En s’emparant de la ville, il mis la main sur un trésor considérable et mis fin au règne achéménide.
Les Perse étant très attachés à leur souverain légitime, incendier la ville fut le moyen pour Alexandre d’imposer sa victoire de manière éclatante et indiscutable.

Aujourd’hui encore, la cité fascine les visiteurs venus admirer les vestiges de la grandeur passée de la Perse antique. La visite de Persépolis est un incontournable de tout voyage en Iran, à coupler avec la découverte de la nécropole Naqsh E Rostam, tout près de là.

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