Le gaucho (prononcer ga-ou-cho) est l’un des symboles culturels de l’Argentine. Equivalent sud-américain du cow-boy, il incarne la fierté, le courage et est surtout le symbole de la liberté pour les Argentins.
Le gaucho apparait au temps de la colonisation espagnole. Bien souvent métissé espagnol et indigène, il travaille à l’origine pour son propre compte en chassant le bétail, avant de travailler puis de vendre le cuir.
Cavaliers hors pairs, les gauchos s’occupaient du cheptel sauvage qui vivait sur les immenses étendues vierges de la pampa, le long du fleuve Rio de la Plata.
Avec l’accroissement des grandes propriétés d’élevage (appelé Estancias en Amérique du Sud) et l’apparition des fils barbelés délimitant ces immenses propriétés, les gauchos seront contraints de se sédentariser.
Ils seront en charge auprès des propriétaires de ces estancias, du gardiennage des troupeaux de bœuf, de l’abattage mais aussi du dressage des chevaux et de la tannerie.
Appelés par la suite pour assurer la défense du pays au cours du XIXe siècle lors de la guerre d’Indépendance, ils démontrèrent à nouveau leur courage et leur bravoure qui les caractérisent tant.
Le gaucho est facilement reconnaissable avec sa tenue vestimentaire : bottes en cuir, pantalon bouffant appelé « bombacha », chemise ample, gilet en laine, foulard autour du cou, et bien sûr un béret « la boína »…. Le gaucho ne se sépare jamais de son « facón », petit couteau qui lui sert à tailler le cuir, manger, et éventuellement se défendre.
Autre outil de travail indispensable, la « boleadora », un ensemble de petites boules en métal reliées par des cordelettes, servant de lasso et permettant de capturer et faire trébucher les animaux en attachant ensemble leurs pattes avant.
L’indispensable calebasse pour boire le maté complète la panoplie.
Avant de devenir un véritable mythe pour tout un pays, les gauchos n’avaient pas vraiment bonne réputation, notamment auprès des citadins : souvent perçus comme des brutes sanguinaires, des incultes, considérés comme des vagabonds ou encore des voleurs de bétails.
Aujourd’hui, ils font partie intégrante du folklore et des traditions argentines. Une journée nationale du gaucho a lieu chaque 6 décembre en Argentine.
Ils sont surtout célébrés le 10 novembre, durant la « fiesta de la tradición » (fêtes des traditions). Cet évènement, qui se déroule dans le village de San Antonio de Areco, dans la province de Buenos Aires, est LE rendez-vous des gauchos, qui se rassemblent ici durant une semaine, et participent à des activités traditionnelles : spectacle équestre, musique, artisanat et dégustation du fameux asado, assortiment de grillades.
La fête se termine par une parade de l’ensemble des gauchos venus de toutes les provinces d’Argentine, qui défilent en tenue d’apparat.
Aujourd’hui, de nombreuses estancias permettent aux voyageurs de venir découvrir le style de vie et les méthodes de travail des gauchos le temps d’une journée ou pour quelques jours. L’occasion de profiter également de la tranquillité de la campagne argentine.